16 juin 2017

Bluefield o una otra estacion


La saison des pluies est arrivee plus tot que prevu a Managua... 2 semaines trop tot. Mais bon, ce n'est pas comme si nous etions sur le point de commencer la construction du centre de formation a la plantation de cafe de Dona Ruth. Les plans n'etant toujours pas prets et le bambou toujours pas coupe.
Je decide donc de profiter de mes derniers jours au Nicaragua pour changer d'air et de paysage. Je pars pour la cote Caraibe !
Ayant entendu parle d'une ONG specialisee dans les energies renouvelables et la sensibilisation au changement climatique, je decide d'aller leur rendre visite.
Le voyage est quelque peu long et eprouvant mais rentable ! 8 heures de bus et 2h de panga (petit bateau a moteur) pour atteindre une région autonome des plus depaysantes !

Le monde est vraiment petit, il s'avere que le responsable de l'auberge ou je descend est un ancien collaborateur de la fameuse ONG, blueenergy.
Il m'en vante les merites et je leur rend visite. La, je rencontre leur equipe americaine, francaise et locale. Ils me laisse meme observe un atelier sur la nutrition donne a quelques habitants d'un quartier. Tres enrichissant !

C'est aussi dans cette auberge que je rencontre Graeme, baroudeur Ecossais. Il souhaite partir camper pour observer la pluie d'asteroide pour son anniversaire, ce week-end la. Je me joins a lui, etant rassuree d'avoir une compagnie masculine en ces terres patriarcales et disons le clairement tres macho.

En effet, la cote caraibe est tres differente du reste du pays, au niveau culturel j'entend. Je ne dis pas que le reste du Nicaragua est moins macho (loin de la). La langue parle est un melange d'espagnol, anglais et creole et est bien plus chantant. Bien plus pauvre aussi, malheureusement. Mais la vie y semble bien plus relax.

L'idee de base etait d'aller camper pour 2 ou 3 jours sur la cote meme, Bluefield etant dans une baie.
Mais la premiere nuit a ete si calamiteuse que nous avons decamper aux premieres lueurs du jour. En effet, personnes ne nous avait parle des sandflies ou mouches de sable !
Par millions et voraces ces petites betes !!!
Elle se sont defoulees sur mes mollets malgre la fumee du feu de camp et malheureusement, le maillage de la moustiquaire de la tente etait bien trop large pour ces petites bestioles.



Nous nous retranchons donc sur Orinoco, petit village au nord de la Laguna de Perla, a 2h de panga. Cette region est peuplee de plusieurs tribus endemiques, ayant survecues aux conquistadores. La vie dans ces village est TRES tranquille et leur specialite culinaire la tortue. Graeme s'est torture l'esprit pendant plusieurs jours, entre sa curiosite et son ethique mais a fini par ceder et a deguste la chair de cet animal en voie d'extinction.... (ah ces touristes, quand prendront-ils conscience de leur impact environnemental ?).





C'est donc de Bluefield que j'entame mon periple de retour au pays du fromage. Il me faudra prendre 1 bateau, 1 taxi, 2 bus, 3 avions et 3 trains (en seulement 48h ) pour retrouver la pluie Orleanaise.

Costa Rica o mas diseno y mas investigación


Tout le monde est unanime, il est preferable de quitter le Nicaragua pendant la semaine sainte.
C'est d'ailleurs ce que fait Dona Ruth, la proprietaire de la plantation de cafe qui m'heberge. Je decide donc de profiter de l'occasion pour aller voir si l'herbe est plus verte de l'autre cote de la frontiere.
La, je retrouve Gwen et Yotam, jeunes parents rencontres lors de mon stage au Maroc et venu s'intaller ici il y a un an. Ils veulent construire en superadobe et monter un gite.

Je les aident a preciser leur besoins et desires et leur fait un petit design de la guesthouse. Ils ont des vues sur un terrain a proximite de la capitale. Nous le visitons ensemble et restons en contact pour une plus ample cooperation une fois le terrain achete.




Avant de passer la frontiere, j'avais fait quelques recherches sur internet concernant l'éco-construction au Costa Rica. Je m'en vais donc visiter Mastatal, toute petite bourgade a 4h au sud de San Jose, la capital. La je visite 2 auberges, une locale Villa Mastatal et une gringo Rancho Mastatal (comprendre tenue par des americains).

Encore une fois, je prend bonnes notes des methodes employees pour la construction de plancher et charpente en bambou a Villa mastatal ou ils ont aussi des toilettes seches et douches en mosaique. En contrebas du terrain, j'ai pu profiter d'une cascade privee a l'eau si fraiche (un bonheur par 30'C et 90% d'humidite)







Rancho Mastatal est plus portee sur la construction en terre. Plusieurs ateliers sont organises chaque annee. Du pise, a l'enduit terre en passant par les briques d'adobe, l'auberge est tres active et propose aussi des formations de production de produits fermentes et de cosmetiques naturels.





Je finis mon court sejour au pays des microclimats par La Fortuna, destination reputee pour sa nature et ses cours d'eau. 

Je commence par la riviere thermale (forcement!!!pas de photos tristement, j'y suis allee a la tombee de la nuit) et finis par la cascade, assez decevante... Enfin je pense que cette deception vient surtout de la surprise du prix d'entree. Apres avoir marche 1 heure en plein caniard pour y arriver, je decouvre d'abord que cùest payant puis que c'est $15 pour les etrangers... J'essaie donc de rentabilise et y reste toute l'apres-midi.

Apres donc 3 jours de detente, je decide de rentrer. Il me faudra 2 jours. Et oui, le reseau de bus du Costa Rica est developpe, mais pas vraiment sur les grandes distances ni sur la frequence de passage. Il me faudra donc prendre 5 bus et passer la nuit a Liberia pour atteindre la frontiere.



Ometepe o buscando disfrutando


Apres un mois a la plantation, le planning de la proprietaire etant de plus en plus charge, je decide d'aller prendre l'air pendant une semaine.
Mais je prefere lier l'utile a l'agreable ou l'inverse...
Je decide de partir pour la Isla Ometepe. Ile paisible formee par 2 volcans au centre du lac Nicaragua.
Je rencontre tout d'abord Lena, jeune Belge en vacances et nous decidons de visiter l'île en scooter le dimanche.






Le lundi, je prend le seul bus quotidien qui m'emmener a l'auberge la Magia a San Ramon, faite en eco et autoconstruction et ayant un jardin en permaculture, ayant des constructions en bamboo (les recherches se poursuivent..).
La je decouvre une superbe batisse en superadobe et bambou faite il y a 3 ans par le propietaire Dan, un franco britannique vivant ici depuis 6 ans.






Il est en ce moment en train de construire un cabanne en bambou. J'en suis toute excitee et demande si je peux donner un coup de main.
Je passe toute une journee perchee a 6m de haut a construire un pan de toiture.

Malheureusement il n'utilise pas la technique des unions specifique au bambou mais le traite comme du bois ordinaire, ce qui est d'interet moindre pour mes recherches.


Je decide donc de partir visiter un autre ecolodge, de l'autre cote de l'ile, El Zopilote a Balgue.
Et si l'ambiance a la Magia etait tres familiale et relaxante, il en est tout autrement au Zopilote !

Bienvenu au temple du tourisme ! Plus d'une cinquantaine de clients, d'une vingtaine d'annee en moyenne. Pizza au feu de bois chaque mardi et samedi soir (avec DJ , biensur, que ses jeunes gens se defoulent), classes de yoga gratuites 2 fois par jour et restaurant hors de prix.

Les constructions sont la, par contre, beaucoup plus soignee. Je discute avec le proprietaire et il m'explique la facon dont ils ont coupe, traite et seche leur propre bambou.








Granada, Leon y las penitas o los fin de con Sego


Une semaine apres mon arrivee a la plantation, j'ai fait la connaissance de Segolene, jeune francaise en visite au Nicragua pour 3 mois. Elle se balade et fait du volontariat. Ingenieur agronome, elle a aide au double bechage des quelques lits du jardin biointensif avec Federico.

J'ai beaucoup apprecie sa compagnie, mon espagnol etant encore trop limite (et l'accent des travailleurs vraiment prononce... voir imcomprehensible).





Nous nous baladions dans la finca en fin de journee (les sentiers etaient varies... y avait assez de place pour ca!), et le week end, nous partions ensemble retrouver des voyageurs qu'elle avait croisee auparavant. Ce qui m'a amene a Masaya et Granada puis Leon et y las Penitas.













J ai donc enfin pu voir le vrai Nicaragua, pas celui de la capitale, et sortir de la plantation (ce qui n'etait pas aise, 30minutes de marche juste pour sortir de la plantation et une autre demie heure d'urbano pour arriver en ville).

El crucero o los orugas que no quería cambiar en mariposa


Apres quelques mois de retour en France, mes pieds commencent a me demanger serieusement et je decide de partir en Amerique Centrale. La destination exacte a ete choisie pour moi, par une rencontre plus que fortuite.
Tout a commence avec la visite de Jesi, ma tres bonne amie Portenas, rencontree a Cordoba en Argentine l'ete 2012 puis encore au Perou quelques mois plus tard.
Elle est en visite en France pour quelques semaines en novembre 2016 et nous nous retrouvons sur Paris pour quelques jours.
Jesi est une artiste. Elle fait du macrame (ou bracelets bresiliens). Mais pas des petites pieces, de gros bracelets et autres pendentifs. Elle passe plusieurs heures par piece et les vend pour payer son logement, sa nourriture et ses transports de ville en ville.




Bref, par une froide apres midi de novembre, je m'en vais la rejoindre et m'assoit avec elle a cote du centre Pompidou. A cote de nous se trouve Sarah, une franco venezuelienne vendant des boucles d oreilles en plumes.
La discussion autour du mate nous amene a parler de permaculture, formations et biensur Superadobe. J'expose ma vision de la technique et de son ethique... Elle me dit qu'elle a un ami au Nicaragua, faisant de la culture biointensive (technique issue des principes de permaculture) et me donne son contact.
Je m'empresse de lui ecrire et apres plusieurs echanges je decide de faire mon sac et d'aller voir de plus pres.
Je me retrouve chez Dona Ruth, une proprietaire de plantation de cafe (180ha, rien que ca) qui desire reconvertir une partie de ses terres en centre de formation a l'autosuffisance, la bioconstruction, la nourriture saine et le yoga. Pleins de belles choses !!
Une fois sur place, je suis logee dans la structure existante de ce que deviendra le centre de formations. Un prefabrique en beton des annees 70.
L'idee est de le customiser et d'y ajouter un etage ouvert, en bamboo ainsi qu'une salle de classe et une cuisine/refectoire. Deux containers seront retapes et transformes en dortoirs.
Des les premiers jours je m attele a la modelisation.






Je faisais equipe avec Josie, jeune architecte, qui se dit specialiste du Bamboo et de differentes techniques de construction en terre.
Je decouvre assez vite qu'elle parle plus qu'elle ne travaille et malheureusement nous perdons beaucoup de temps a attendre ses plans.
Ses connaissances montrent aussi assez vite des lacunes, mais surtout un manque d'esprit pratique. Le bamboo n'etant que tres peu utilise au Nicaragua. Les seuls fournisseurs le vendent seulement coupe. Il reste encore a le traiter et le secher. Il m'a fallu rechercher, etudier et visiter d'autres sites pour realiser que il nous etait impossible de construire avant la saison des pluies (debut mai), ce que desirait la propietaire.
Je me suis alors focaliser sur l'aspect permaculturel du site. Et la premiere etape de toute analyse commence par la carte....
J'ai dit qu'on parlait de 180ha, la, non ?
Bref, ca m'a pris un peu de temps. Je n'ai biensur pas tout cartographie, seulement les zones habitees, mais tout de meme.
Le potager, lui, etait gere par Federico le fameux contact de Sarah (rencontree a Paris, faut suivre).
Et j'avoue qu'en seulement quelques semaines, grace au compagnonnage, la croissance des plantes etait ahurrissante







Je suis restee a la plantation pendant 6 semaines. Entrecoupees de week-ends, viree a Ometepe (petite ile au milieu du Lac Nicaragua) et au Costa Rica pour la semaine sainte.

Je n'ai malheureusement pas vu le debut des travaux, la patronne etant en plein conflit juridique pour son association d'enfants handicapes, les decisions concernant ce projet etaient tres longues a prendre et Josie a fini par disparaître complement.

J'ai egalement eu l'opportunite de visiter un chantier de Superadobe (le premier du pays il me semble); ce qui est triste en un sens, car ce n est pas vraiment une reussite.
Un Ecodome de 5m, avec 3 absides, fait entierement en sable et ciment (pas de terre), par des etudiants sous les instructions d'un formateur Hollandais vivant au Mexique.
J'ai ete choque de voir le manque de finesse et les quelques erreurs de construction (comme les casquettes de fenetres par exemple qui vont probablement se casser lors du decoffrage).




J'ai tente d'aider la proprietaire et son fils a commencer la phase d'enduit (le hollandais ayant deserte) mais le fils n'etait pas en faveur de mes conseils et sa mere loin d'etre enclin au travail physique. J'ai donc continué ma route vers le Costa Rica pour revoir un couple de parisien rencontres lors de mon stage de superadobe au Maroc. Suite au prochain episode ...