13 octobre 2015

Sadhana or the neverland for hypocrites!

Tout a commence en mars 2010, lors de mes premieres semaines de mon voyage autour du monde pour pres de 5 annees.
J'etais descendu dans le sud de l'Inde, avais rendu visite a Eric, camarade de promo et avais decouvert Auroville, petit village peuple de “hippies” pronant unite , harmonie et paix entre les peuples et cultures. La, j'ai fais ma premiere experience de volontariat a Solitude Farm. Et j'avais participe a la visite hebdomadaire de Sadhana Forest, une communautee situee a l'ecart du village, se consacrant a la reforestation de la region avec des especes endemiques.

Cette communaute a des principes de vie quelque peu drastiques : vegetaliens, alcool, tabac et drogues prohibes, pas de cafeine, theine, peu d'epices, pas de nourriture industrielle ! Pas de competition non plus, donc pas de jeux de carte, pas de jeux d'echec... enfin pas de jeux avec vainqueurs et perdants. Ils mettent egalement un accent sur la conservation de l'eau. Donc toilettes seches, douches au seau et station de lavage de main equipee de boites de conserve percees. Pas de detergents non plus biensur ! Tout au savon naturel, vinaigre et cendres. Et cette communaute n'est pas petite, plus de 150 volontaires en simultane !
Bref, lors de la visite dirigee par Aviram, le fondateur israelien d'une cinquantaine d'annee, j'avais ete bluffee et intriguee par leurs buts et leur mode de vie... Leur mission principale est la reforestation, mais ils se concentrent aussi sur l'education des populations locales a l'ecologie, la conservation de l'eau, des ressources, le recyclage, respect de l'environement... Bref tout plein de choses qui me parlent. Et lors de cette visite Aviram a mentionne une formation de 3 ans en reforestation, pour que les etudiants puissent aider a l'ouverture d'autres Sadhanas dans d'autres coins arides du globe qui en ont besoin. J'avais ete seduite par l'idee, mais n'etant que dans les premieres semaines de mon voyage, je ne me sentais pas de tout planter (mes 4 ans de preparation d'un voyage de 2 ans) et rester vivre a Auroville, la soif de kilometres etait trop grande. J'ai donc garde le nom de Sadhana dans un coin de mon cerveau, pour plus tard....


Ce plus tard s'est avere etre aout 2014, soit 4 ans plus tard. Lors de mon court sejour en Jordanie, la question de mon future, apres le changement de programme chinois, n'etait que plus flou. J'ai donc repense a Sadhana et est cherche leur site internet. A ma grande surprise, ils n'ont pas chome en 4 ans. Ils sont maintenant present en Haiti et au Kenya. Me sachant a Madagascar en septembre/octobre, je contact l'antenne Kenyanne. Je leur demande plus de details sur leur mission en terre Samburu (la tribu avec laquelle ils collaborent). Bruce, le responsable sur place me parle de conservation de l'eau, de formation de population locale a le reforestation, formation en ecole, construction de maisons traditionnelles et de la permaculture !! J'en suis encore plus motivee, mais mon visa Neo-Zelandais court toujours et mes sentiments pour ces deux petits cailloux me travaillent. Je finis par avoue a Bruce que je ne viendrais malheureument pas en novembre mais peut etre en mai apres mon petit sejour Neo Zelandais. C'est la qu'il me dit qu 'il est lui meme kiwi. Cela me motive d'autant plus pour aller faire un tour au Kenya.

Ce n'est que quelques semaines plus tard que Bruce me recontacte et me parle d 'un PDC (Permaculture Design Course, soit une formation en conception de jardin en permaculture) organisee pour juin/juillet. Ce programme prends normalement 2 semaines intensives, mais Sadhana choisi de le concilier avec du volontariat et propose donc 2 mois avec tout plein de mise en pratique des theories enseignees. L'accent est mis sur la conservation de l'eau et les « food forest ».

Je m'inscris donc et rendez-vous est prit pour le 30 mai a Nairobi.

Je prevois d'atterir quelques jours avant, histoire de me familiariser avec ce nouveau pays et surtout ce nouveau continent pour moi: Africa !
Je contacte donc quelques couchsurfeurs sur place. C'est Nicole, d'Australie qui repondra presente. Elle vit a Nairobi depuis deux ans et a monte son entreprise de snacks : Pop up Nairobi. J'aurais l'occasion de la voir a l'oeuvre lors d'une reunion d'expat ou elle propose ses burritos et autres muffins cuisines dans l'apres midi.


 La semaine passe a une vitesse folle et alors que Nicole part pour Dar Es Salam pour le week end, je pars squatter chez Nick, un ami a elle, originaire d'Afrique du sud. La, la chance me sourit et sur les 2 nuits passees la-bas, la premiere se fera sur le canape, tres confortable ceci dit et la deuxieme, cerise sur le gateau, dans la grande chambre, Nick partant en week end egalement.
 Je profite donc a fond de ces dernieres heures de confort avec matelas kingsize et salle de bain privative avant de partir pour la cambrousse ou je dormirais en tente et me doucherai au seau a l'air libre pour les 2 prochains mois.


Initialement un rendez-vous avait ete fixe le vendredi soir a 18h pour rencontrer le groupe et donner les premieres directives. Ce dernier a ete annule a la derniere minute, pretextant le retard de quelques participants.... J'aurais du comprendre des ce moment la que l'organisation n'etait pas leur fort !
On se retrouve donc le lendemain, samedi dans la matinee a Manyatta Backpacker. La, je rencontre tout d'abord Francesco, italien et Sophia, bresilienne. Jesse, americain se joint a nous assez vite et quelques minutes plus tard, nous sommes appeles a l'interieur pour le meeting.
Il est des plus succints et consiste uniquement a une tres breve presentation des participants : nom et pays d'origine (nous sommes une petite vingtaine presents) et une introduction de 10 minutes du programme du lendemain: depart a 6h30, puis 5h, puis 4h pour en fait finir a 5h.... euh depart reel du bus a 7h.... Welcome in Africa !
Apres ca c'est dispersion, chacun va faire le plein des besoins vitaux en ville avant de partir en cambrousee. Ne logeant pas au backpack, comme tous les autres participants, je ne me sens pas d'attendre que chacun rassemble leurs affaires et trouvent leur sac a main et pars seule, faire les derniere empletes. Je rentre ensuite chez Nick et passe la journee avec la colloc hollandaise a refaire le monde et debattre sur les problemes europeens tels que le mariage gay et les politiques etrangeres...
Le reveil du lendemain est brutal, mes 2 alarmes (4h sur mon telephone et 4h10 sur ma montre) ne m'ayant pas reveillees, j'ouvre un œil a 4h45 et dois donc sauter dans mes vetements, gober mon dernier yaourt avec une des bananes achetee la veille avant de courir dehors avec tout mon bardas plus la guitare, sauter dans le taxi que j'avais reserve la veille. J'ai biensur regrette cet empressement, voyant que le depart est loin d'etre imminent.

Je suis neanmoins soulager et la pression retombe. On commence a faire un chaine pour charger le bus, dont le moteur tourne (et ce pendant les 2 heures qui suivent). On charge d'abord les bagages, puis le provisions. A mi-chemin, on nous dit qu'il faut sortir des bagages qui peuvent aller sur le toit
car il n'y aura pas assez de place a l'interieur pour les passagers. Pendant pres d'une demie heure on essaie d'avoir le nombre exact de passagers pour savoir combien de sieges ne pas emcombrer des marchandises, sans succes...Environ 20 est la reponse... mais 21, 22 ou 25, on ne sait pas. Encore une fois, j'aurais du sentir l'embrouille.
Bref, on finit par charger les passagers, une fois le toit charge, ficele et bache. La route est longue, on nous previent. Et changement de bus a mi-chemin. Comme je l'ai dit, depart a 7h. On quitte Nairobi assez vite et decouvrons les paysages verts et divers de la campagne. Je suis assise a cote de Roosevelt, haitien, membre de Sadhana Haiti depuis 5 ans. La discussion est vite terminee pour rattraper quelques heures de sommeil. La premiere partie de la route est relativement confortable et la deuxieme est annoncee chaotique (je confirme). Je somnole donc un peu jusqu'à la pause sur un plateau avec vue imprenable.


On reprend la route assez vite et seulement 2 heures plus tard, on arrive a mi-chemin. Le changement de bus se fait pendant la pause dejeuner. On est depose devant un restaurant par le premier bus et recupere une heure plus tard par le deuxieme, tout le chargement deja transfere. Je partage la table de Ruth, de Mozambique, Leah et Taylor, americaines, Ling, de Singapour et d'autres (j'avoue ne pas avoir de souvenirs clairs du reste de la tablee).
Bref, la, petit coup de fil a ma mere pour la fete des meres et passage au magasin pour aider Ruth a acheter une carte sim avant de reprendre le chemin. Je tente un changement de place pour discuter avec d'autres participant mais echoue, Rossevelt, s'asseyant encore a cote de moi. Je visse donc mes ecouteur sur mes oreilles et medite en admirant le paysage. On croisera quelques groupes de giraffes, et quelques zebres.
L'arrivee a Sadhana sera dans les temps, la mission etant d'arriver avant le nuit pour pouvoir monter les tentes.
On arrive donc vers 17h30 (oui oui, plus de 10h de trajet), prenons le temps de vider le bus et suivont ensuite les instructions pour planter les tentes. Il nous est dit que des emplacements ont ete marques a la craie, mais on ne voit rien et les volontaires sur place ne savent pas ou nous diriger. On nous indique une zone aride, sans ombre sur sol tres dur.... Je proteste, ayant vue des arbres de l'autre cote du chemin avec des tentes deja intallees avec hamacs et autres balancoires. La, on me repond que ce sont les volontaires long-terme, et qu'il ne faut pas melanger... Pour une communaute pronant l'unite, on repassera !
Je continue donc a chercher dans la zone qui m'est indique et fini par trouver un arbre fort sympathique. Plein d'herbe sous son branchage, c'est juste parfait. Je deballe la tente quand Bruce apparaît et m'ordonne de bouger. Sa tente est proche et il ne desire pas de spectateur lors de sa defection matinale... Je suis outree. Mais soit, c'est peut etre du a mon manque de nicotine. Oui, je mise sur ce petit sejour pour vaincre mon addiction tabacologique. Gare a ceux qui me brosseront a contre sens dans les prochains jours !
Bref, je finis par abandonner cette zone et demande si il n'y a pas un arbre dans une autre zone, qui pourrait m'accueillir, moi et mon hamac. Je finis par gagner la bataille et plante ma tente, juste a cote des fameuses tentes vues des le depart. No comment !
La nuit tombe vite. A 18h15, on n'y voit plus rien.
J'arrive a la « main hut » soit la hutte principale vers 19h, apres avoir tout deballer, et sorti la guitare de son papier bulle (utilise en deuxieme matelas).
Le diner est servi et pour la premier fois, les 40 participants et la quinzaine d'accompagnateurs et locaux sont rassembles pour partager un repas vegan.








Il est plus simple de raconter cette experience thematiquement, plutot que chronologiquement comme a mon habitude. Je vais donc commencer par un sandwich ! Je m'explique. Une des lecons et principe de cette communaute est la « non-violent communication » et ce principe enonce que lorsque l'on a un reproche a faire, il nous est conseille de l'entourer de compliments... en Sandwich. Je vais donc m'empresser d'utiliser cette methode pour decrir ce PDC... J'ai neanmoins peur d'etre courte en compliments pour entourer les innombrables reproches a faire a cette institution !

Je commence donc avec l'environnement. Tres paisible, chaine de montagne a l'horizon, faune varies (zebres, chevre, moutons, vaches, dromadaires, mais aussi hyenes, serpents et autres araignees).









Sadhana forest Kenya est situe a 2km de Lekuru, petit village (type western) avec 3 shops, 1 bar, 2 chai shops et un marche aux bestiaux le samedi, ou le population locale se retrouve et s'enivre (des 13h, les exces se font remarquer).
10 km de kisima, un peu plus developpee, quelques centaines d'habitants, on peut y acheter des legumes, de l'essence et autres ustensils, mais pas de beurre de cacahuete. Pour ca, il faut aller a Marala, a 30km au nord. La route est penible, impossible de depasser les 30km/h... Des « pistes cyclables » sont dessines sur le bas cote, pour 2-roues, pietons et bestiaux...

Une riviere coule entre le site et Lekuru, spot privilegie pour les chauds apres-midis. L'eau y est neanmoins « tres » chargee en matieres organiques.



Parlons maintenant de la formation. C'est la que ca commence a se gater. Les enseignants sont au nombre de 2...et demi. Je m'explique :  pour les fondamentaux de la permaculture, nous avons Sophie V. Jeune americaine dynamique (22 ans). A entierement renove une maison permaculture-style achetee avec l'argent de ses etudes (auxquelles elle a coupee court). Cette experience l'a beaucoup impliquee dans la communaute locale et elle a finalement ete elue maire en 2014.
Sophie est tres sympathique et tres energique, ses cours sont interessants et tres bien structures. Rien a redire. Son ethique par contre laisse un peu a desirer. Je rappelle que nous sommes dans une communaute vegan, sans cafe, the, ou nourriture industrielle. Elle a ete l'une des premiere a craque a Lekuru et se procurer cet or noir qui manquait beaucoup a tant de participants. Elle l'a meme consomme sous le nez du responsable du site. Et a fini par en se preparer une tasse tous les matins dans la cuisine meme de Sadhana.
Restons tolerant envers elle, elle n'a su qu'a la derniere minute qu'elle allait participer a cette formation et ce n'est qu'en foulant les terres Samburus qu'elle a appris qu'elle serait l'enseignante principale. Il lui a donc fallu environs une semaine pour s'organiser sur place avec Stephane, enseignant n'2.

Stephane est orginaire de Belgique, mais a vecu quelques annees au Japon, d'ou sa compagne Kaiko (de la partie egalement) est originaire. Elle ne parle malheureuemsent que tres peu anglais et passera son sejour a aider en cuisine.
Stephane, lui, prend en charge quelques cours du PDC, la terre et les forets. Ses cours ne me plaisent pas. Ils sont tres orientes vers le monde et un public occidental. Il passera, lors de la deuxieme semaine, une heure a expliquer le probleme actuel du petrol a l'echelle mondiale. Je considere ce discours inapproprie et deplace devant une audience d'eleveurs et agriculteurs Samburu. Leur mode de production n'a rien a envier au mode occidental. Les animaux sont respectes et bien traites. Ils vagabondent dans les collines et plaines alentours sous l'oeil du berger. Pas de production de masse ou maltraitance. On tue a la demande non au profit.
Il est lui desorganise et brouillon. Il nous a remis des photocopies, support de cours, bourres de fautes de syntaxe et grammaire.

Bref, c'est un probleme majoritaire qui me choc profondement concernant cette formation. Elle etait annoncee bilingue : anglais et samburu. Je m'attendait donc a trouver des locaux dans l'equipe enseignante. Erreur ! La partie traduction a ete deleguee a un local, Popoti, qui ne se sent pas plus inspire que ca par cette tache. Il ne se presentera pas a plus de la moitie des cours et disparaît totalement apres 3 semaines. Il revient donc aux autres etudiants locaux de traduire pour les anciens ne parlant pas anglais.
Il a fallu attendre la semaine 4 pour avoir une introduction a la culture locale et elle a ete faite par un participant: Mze John Ledura. Tres dynamique et souriant il est un puit de savoir sur les traditions et la medecine traditionnelle locale.
C'est en semaine 5 qu'on nous remet un mini lexique (20 mots) Samburu/anglais. Bref, c'est la debrouille.

J'en reviens aux enseignants, il nous manque le demi. Sebo. Compatriote d'une quarantaine d'annee, il sera en charge de la zone 00. En permaculture c'est la zone interieure, le soi. Il organisera des seances de meditation. Je m'y suis testee mais ces directives ne me parlaient pas. Je n'ai pas reussi a suivre ses precepts. Son parcours est des plus atypique. Chercheur dans le domaine de la mecanique quantique pendant 15 ans, il plaque tout et se concentre sur les sciences alternatives et la meditation. Il suit un gourou sur Paris, lui vivant pres de Toulouse. Et vends des plaques de mangas pour se nourrir. Meme s'il paraît s'y connaître relativement bien en meditaion, je doute fortement de ses capacites a initier ou accompagner d'autres personnes dans ce domaine. J'arrete donc les seances apres 3 semaines.

Les deux premieres semaines de cours sont oriente vers la conservation de l'eau. Et comme c'est l'une des missions principale de Sadhana, on est mis a contribution pour la creation d'un swale, ou fosse vegetalise. Et comme Aviram, le president, voit grand, on doit creuser profond. Il veut faire de Sadhana un exemple. Et avec le microclimat local tres aride, pour conserver l'eau il faut un grand fosse. On part donc sur un swale de 3m de large et 1m de profondeur. Il nous faudra une journee pour creuser les 3 premiers metres. Le soir meme, il faut planter les haricots qui vont aider l'apport en azote dans la terre.









Le swale sera le fil rouge du PDC. Toutes les semaines il faudra une equipe de 5 volontaires pour l'arroser. Et plus les semaines passent, plus le swale grandit. Il est frequent d'avoir seva agrandissement du swale, ou l'on suit le contour du terrain pour allonger le fosse. Chaque semaine, on grignote un peu plus pour que le swale atteigne le bord de propriete. Il finira a une vingtaine de metres de long. Le reste sera pour les prochains volontaires.
Le probleme du swale etait bien evidemment l'arrosage. Sadhana est equipe d'un reservoir de 10 000L. Et tous les 2 jours il fallait le remplir, donc faire marcher la pompe, donc utiliser une grande partie du peu d'electricite produite sur place. Il aurait ete bien plus logique de le creuser juste avant la saison des pluies, la nature aurait fait le travail toute seule.

Les premieres semaines, le marche hebdomadaire de Lekuru etait l'attraction. Les volontaires y allant en petit groupe deguster un the au lait et des chapatis, meme de la viande de chevre pour les plus carnivore en mal de proteines. Pour etre folklorique, c'etait folklorique. Les Samburus sont une des dernieres tribus kenyanes a vivre encore traditionnellement, donc habits traditionnels, ornements traditionnel et armes traditionnelles egalement. Le tout en vente au marche.





Les semaines passent et Lekuru devient un lieu de detente et de relaxation quotidienne. En effet, le regime Sadhanien ne fait pas que des heureux. Certains volontaires ont du mal a s'y faire, d'autres ne peuvent s'en contenter. Apres le dejeuner, beaucoup vont en ville, dans un des chai-shop et se goinfre de chapatis et autres mandazis (beignets) accompagnes biensur d'un chai.

On organisera d'ailleurs un atelier mandazi dans un des shops un apres midi. Sadhana fournit la farine et le sucre, et les volontaires ont payer les mandazi. Double profit pour les hotes. Les mandazis fraichement frit n'ont rien a voir avec ceux ramolissant sur l'etagere depuis plusieurs jours.





La 3eme semaine, Sadhana organise une formation pour les locaux. Au programme 2 jours de cours et pratique en conservation de l'eau et plantation d'arbres. Les femmes arrivent naturellement en habit traditionnel avec marmots dans le dos et les hommes en retard... Mais ils ne batteront pas Aviram qui arrive en dernier, 1h30 apres l'heure annoncee.









Nous attendions plusieurs dizaines de personnes et elles ont repondu presentes. Une centaine s'est presente au compte goutte et nous atteignons l'apogee a l'heure du repas. Oui, Sadhana a promis un dejeuner gratuit a qui se presentera. La, ca a un peu dechante. Petit malentendu culturel encore, enfin grosse faute d'ignorance de la culture locale de mon point de vue. Nous avons cuisine un Githery (plat traditionnel a base de haricots rouge et mais) et une base de la cuisine Kenyane est l'Ugali (farine de mais cuite en gateau qui accompagne une grande diversite de plats). Mais il n'est pas coutume de melanger ces deux plats, ce que nous avons fait. Les gens ont donc ete choque et n'ont pas touche l'ugali. Gachis ! De surcroix le mais n'etait pas suffisemment cuit, donc immangeable...
Apres le repas, nous devions tous nous rendre dans la propriete voisine, creuser un autre swale, plus raisonable celui-ci, seulement un metre de large et 60cm de profondeur. Mais la culture locale est tout autre, nous perdons plus de 80% des participants apres le dejeuner, la chaleur etant torride. Meme en aidant au nettoyage du dejeuner, arrivant donc plus d'une heure apres la fin du repas, je suis une des premieres chez les voisins. Les locaux sont disperses sous les arbres pour discuter et se detendre. Petit a petit certains se motivent et se joignent a nous, principalement pour observer plutot qu'aider, mais l'education est la plus importante.


Le deuxieme jour l'effectif est tres reduit, on rit a penser que le fiasco du repas a fait fuir les gens...



On arrive maintenant a la cuisine. Encore une fois l'organisation fait defaut. Les premieres semaines ce sont Osher et Grace qui sont aux commandes. Osher a 14 ans et est la fille d'Aviram, Grace en a 21 et accompagne la famille. Elles savent toutes deux cuisiner pour de grands groupes, mais sont habituees a une abondance de produits frais, en Inde, les legumes et produits vegetaliens sont tres varies. Ici, en terres samburu, on fait vite le tour. Les menus se succedent et se ressemblent. Haricots, ugali, riz, et encore plus de haricots. La digestion en est quelque peu boulversee.







Apres le depart de la famille (comprendre Aviram, Yurit, sa femme et ses 2 filles, Osher et Shalev, 8 ans) fin juin, c'est Kaiko qui prend le relais. Les ennuis majeurs viennent de l'approvisionnement. Il n'y a pas de dialogue direct entre la cuisine et Bruce, le responsable du site, qui a grand mal a deleguer ses taches. On manque de bananes (seule nourriture authorisee en dehors des repas) tous les 2 jours. Et les legumes arrivent au compte goutte. L'huile est prohibee, soi-disant pour des raisons dietetiques, mais on voit les raisons financieres surgir en amont. Le sentiment d'arnaque se fait sentir assez vite. On est traite comme des enfants, nourri au lance pierre, et les taches demandees sont tres physiques. Je me sens esclave et trompee. Ils utilisent cette excuse du PDC pour attirer de la main d'oeuvre gratuite.







Ils veulent faire avancer les intallations du site avant la visite du gouverneur (planifiee juste avant le depart d'Aviram), au travers duquel ils esperent toucher des subventions. Et pour ca c'est branle-bas-de-combat ! Toute une semaine d'enseignement a ete annulee pour preparer la visite de la personnalite politique. Au programme pas de preparation de terreaux ou de food forest, mais de la tonte d'herbe (a la main, biensur), de la peinture de panneaux et de l'arrachage d'arbre... si, si, je t'assure ! On a couper des arbres dans une communaute faisant de la reforestation ! Pour les beaux yeux du gouverneur qui passera 1h sur place. On est parti faire de la propagande dans les eglises la semaine precedente, pour s'assurer que les locaux viendront accueillir le gouverneur comme il se doit, ce qui signifie chorales, danses et encore plus de chorales. On a embauche 3 mamas locales pour cuisiner pour pres de 500 personnes. Histoire de ne pas re-iterer le fiasco de la formation des locaux... On a prepaper deux menus. Un pour les locaux avec haricots et ugali, un pour le gouverneur et ses proches, une cinquantaine de personnes avec eau minerale en bouteilles individuelles, sodas, fruits sculptes, legumes et soupe. L'hypocrisie est a son comble. Pour une NGO pronant l'harmonie, l'unite et la « gift ecnonomy » C'est la cerise !





Revenons au sandwich. Un compliment, un compliment, vite. Euh.... Ah oui John ! Mze Ledura!Nous avons eu le grand honneur de cotoyer Mze Ledura pendant ces 8 semaines. Il ne paie pas de mine, mais cet ancien est un homme en or. Petite soixantaine, mais encore plein d'energie, il defie qui le souhaite de gravir une montagne en petite foulee et enchaine par des pompes a l'arrivee. Toujours souriant, et si respectueux ! Il nous invitera un week end dans sa propriete. Il nous avait dit qu'elle se trouvait a environs 2h de marche de Sadhana. 5H et demie plus tard on entre enfin dans son village. Bon on a fait un petit crochet par le rocher du roi lion mais tout de meme. Certains participants ont fini sur les rotules, d'autres avec des ampoules handicapantes pour plusieurs jours.
A peine les sacs poses, on boit un the puis sommes invites chez un conseiller du village. La, on nous servira a manger et des boissons. Nous sommes une vingtaine et sommes attendus avec des chaises deja postes dans un coin du jardin. Cette visite tourne donc en promotion pour Sadhana forest aupres des politiques locaux.









J'en suis encore exaspere et apres le repas, certains de mes camarades ont commence a avoir des comportement deplaces. La fatigue terrassant les rangs, certains s'assoient dans l'herbe, et assez vite des massages sont echanges. Alors oui, je suis occidentale, je n'ai personnellement rien contre les massages, au contraire mais il y a un certain contexte a respecter ! Devant des patriarches Samburu qui ne voient des blancs qu'une fois pas an...non ! On a du leur expliquer que la masseuse etait en quelque sorte « professionnelle » pour que les hotes ne soient pas trop choques. Bref, ces hippies !


Ah les hippies, voici un autre petit chapitre ! Je rappelle que toute drogue est totalement illicite a et hors de Sadhana. Mais il semble que certains participants n'ont pas besoin de ces subtances pour se comporter bizarrement. Certains participants sont venu participer a ce PDC ayant de grandes attentes envers cette creation de « communaute » vegan. Ils sont donc arrives pleins d'entrain et d'amour, voulant partager chaque minute, chaque seconde en symbiose avec le groupe. Mais la dure realite a vite frappee. Les erreurs culturelles commises des le debut du programme a jeter un froid entre les ethnies et les repas etaient nettement segregues : noirs d'un cote, blancs de l'autre.

La premiere activite du matin est le « morning circle » a 6h15. ! 5H45 un volontaire deambule entre les tentes avec de la musique (ou une simple cloche, merci Wilson !) pour reveiller tout le monde. 6H15 donc rassemblement general. 

Et la, la premiere semaine, j'ai vite decroche. L'idee est que chaque personne propose un etirement ou mouvement pour preparer le corps a la premiere session de travail (seva). Mais il n'y a pas de cohesion dans le groupe et pas de leader naturel chez les organisateurs. Les cultures samburu et occidentale sont confrontes plus d'une fois, un etirement du bassin choque profondement un ancien, qui a ensuite boycotte le cercle. Apres une dizaine d'etirements, une organisatrice lance le « Sadhana strech » qui consiste a faire un calin (un hug) a son voisin de droite. Mais le pouvoir du hippy se reveille et assez vite certains participants font le tour entier du cercle pour enlasser chaque personne, ca prend donc plusieurs minutes. Et encore une fois, c'est un grand irrespect de la culture Samburu. Je m'explique. Leur culture est encore segregee sexuellement. Les hommes discutent entre hommes, et les femmes entre femmes. Les rapports hommes/femmes sont limites et les contacts physiques inexistants. Donc une petite americaine de 20 ans enlassant un ancien Samburu pour lui souhaiter une bonne journee, c'est deplace ! Meme si j'avais moi-meme beaucoup d'attente envers cette communaute, je persiste a penser que ce ne doit pas etre au detriment de la culture dans laquelle cette communaute est creee. Ici, nous sommes en terres samburu, nous devrions au moins respecter leurs coutumes.

Bref je reviens au week end chez Mze John. Donc longue marche, dejeuner chez le conseiller et retour ensuite chez Mze. Et au programme du soir : L'ironie a son paroxisme : on tue le mouton !!!
Avec une communaute Vegan !

Bon pour le coup, on les a respectees la les traditions Samburu ! Donc biensur quelques puristes on fait la gueule toute la soiree. On n'a pas pu prendre la video de l'execution, par « respect »..pfffff ! Mais on l'a bien savoure ! Autour du feu ! Avant de s'endormir, emmitoufles dans les sacs de couchage.








Le lendemain, les volontaires kenyans sont presses de planter des arbres (premiere occasion depuis notre arrivee a Sadhana) . En effet, on est maintenant semaine 5 et on a encore plante aucun arbre ! Dans une assoc' de reforestation, c'est frustrant ! Des les premieres lueurs du jours, une demie douzaine se leve, et se met la tache. Je suis le mouvement apres un petit quart d'heure toilette et suis decue que peu de blancs se joignent au groupe. Ils preferent se rechauffer pres du feu apres une nuit fraiche. Ca n'aide toujours pas a l'harmonie du groupe. Une fois la vingtaine d'arbre plantee, dernier chai avant de reprendre la route. On fait un petit crochet par le barrage du village.
Le retour est long et chaud ! Autant nous etions parti a 7h du matin la veille mais la, il est 10h30 quand nous entamons la marche. Mon compagnon de galere est l'un des estropies et a mi-chemin la decision est prise d'appeler un picky-picky (moto taxi) pour nous ramener a Sadhana. Nous sommes 6 a lacher les marcheurs et rentrons les cheveux au vent et les pieds soulages.


Une des soirees les plus divertissantes a Sadhana, la « non talent night » ou open stage. Tout le monde peut monter « sur scene » et jouer. Poesie, histoires, musique, chant, en solo ou en groupe. On a beaucoup rit et certains ou beaucoup danser! Mes meilleurs performance ont ete le swing de django avec solo de Sax, merci Francesco, puis la fameuse poop song ! Sur un petit rythme sautillant appris en nouvelle Zelande, Billy et Wilson ont compose une chansonnette concernant l'une de nos taches tant appreciee : le vidage de futs rempli d'excrements humains, le reve ! On la jouera deux semaines de suite, esperant que d'autres volontaires soient inspires pour ajouter des couplets...



C'est apres la visite du gouverneur qu'Aviram et sa famille nous quittent. Ils ont passes 4 semaines avec nous. Aviram a un temperament bien trempe et des idees bien arretees et n'a pas vraiment faciliter l'organisation de Sophie concernant les enseignements. C'est donc avec empressement qu'on attaque la 5eme semaine de cours ou l'on est enfin libre de suivre le programme sans interruption pour aller deblayer telle ou telle parcelle.

La pression retombe et l'ambiance s'ameliore. Ceratins participants propose des ateliers yoga, decouverte des oiseaux locaux et lecons de portugais.

Certains locaux neanmoins ont renoncer a l'integration et restent dans leur coins, entre locaux.

Pour ma part, c'est a la semaine 4, sous pression et exasperee par leur manque d'organisation et de respect pour la culture locale, que je craque et me tourne vers Billy un participant local, pour assouvrir ma pulsion tabaccologique. Cela nous rapprochera beaucoup et nous reitererons l'experience plusieurs fois. Allant se cacher avec les gardes de nuit au debut, puis dans le swale, a la nuit tombee pour savourer quelques bouffees cancereuse. Wilson se joindra a nous quelques fois.

Avec eux j'apprends beaucoup sur la culture kenyane mais aussi sur les habitudes de chacun, qui suit les regles, qui ne les suit pas.... C'est Wilson qui me racontera son apres-midi a boire de la biere et fumer des cigarettes avec Sophie, la prof et son copain Jon.

Decue mais comprehensive, on passera le week end de la semaine 7 a Maralal avec un groupe de 8 (dont la prof) a boire, fumer et danser....

Lors de la semaine contruction, il nous est propser de contruire une hutte de meditation en torchis. Bruce est soi-disant expert. Mais etant tres occupes (problems de delagation encore) Il n'est pas present lors de la classe ou l'on decide et vote sur le design qu'on va implanter. C'est a son retour 2 jours plus tard qe nous sommes encore une fois degoutes devant son veto. Il n'aime pas le design qu'a ete selectionne par vote democratique et decide de passer en force son propre design. Je laisse imaginer mon exasperation. La construction a ete elle aussi retardee car Bruce a toujours mieux a faire mais DOIT etre present pour chaque etape. On attend donc que Monsieur daigne prendre le temps de nous faire partager son immense savoir.

Je me detache alors de ce projet voyant qu'il ne commence meme pas. Lorsque ca debute, je regarde de loin, ne me proposant pas volontaire quand ils demandent 5 personnes pour deplacer des pierres de plusieurs dizaines de kilos a travers le site.

Il leur faudra 2 semaines pour finir les fondations. Le torchis lui meme se fera aussi tres lentement.
On ne verra pas la construction terminee...


Les deux dernieres semaines du programme sont reserve a l'implementation. En effet, il nous est offert de mettre en pratiques nos nouvelles connaissances. Pour cela, on est reparti en groupe de 6 tires au sort. Petite frustration ici. Je m'explique. Ces deux semaines avaient ete annonces des le debut et depuis quelques semaines, j'avais tente une constitution de groupe pour concevoir et construire une maison traditionnelle samburu amelioree (a la demande de Mze John). J'avais convaincue un architecte (Thomas, l'allemand), un specialiste des constructions alternatives (Billy), une bonne bosseuse (Sophia, la bresilienne) et deux locaux, aux faits de besoins locaux (Mze John et Priscillia)..... Mais a la derniere minute on est informes que les groupes seront tires au sort, les sites a concevoir designes et les projets soumis a l'aval de Bruce.

Je me retrouve donc dans le groupe des hyenes.... Avec Wilson, Ruth, Clancy, Joseph un local et d'abord Maya remplacee ensuite par Taylor.


Le brainstorm des nos envies sur ce projet nous incite a developper quelque chose pour la communaute plutot que sur le site de Sadhana. Nous decidons donc d'aller aider Jospeh, membre de notre groupe vivant a 30 minutes a pied. Son terrain est cloture nous avons donc l'accord de Bruce pour reflechir au design.

Les autres groupes se focalisent sur l'amenagement de la cuisine, celui du « training centre » ou les locaux suivent les formations. Un groupe se focalise sur differents designs de rocket stove pour trouver le plus efficace dans cet environnement. Le principe de ce dernier etant de faire un rechaud pouvant alimenter une cuisine utilisant moins de bois qu'un rechaud traditionnel. Ceci afin de limiter les aller retours des mamas dans les forets a plusieurs dizaines de kilometres. Et un autre se charge de tenter d'avancer la hutte de meditation en torchis.

La semaine precedant l'implementation, nous nous sommes penches sur l'analyse du site et les besoins du « client ». Les participants ont demande le budget authorise par projet et Bruce a fini par accepter 10 000 shilling par projet a reduire au maximum biensur.
Donc lorsqu'on a demande a Bruce de nous fournir des gouttieres pour mettre en place un systeme de conservation d'eau, on a ete tres surpris et degoutes par son refus categorique. Il nous a meme demander de rendre les haricots qu'on avait pris pour planter sur le petit swale creuse la premiere semaine, sous pretexte qu ils ne seront plantes qu'a la saison des pluies.



C'est le samedi de la semaine 8 que tout a basculer. Le samedi, jour de repos, la majorite des particpants et accompagnateurs sortent du site. Certains vont au marche, d'autre a la riviere. Bref, ce jour la, nous devions aller a Kisima dans l'apres-midi, Billy et moi rencontrer un cousin a lui de passage dans le coin. Nous etions donc restes sur place le matin. C'est vers 11h que je vois que Wilson, etrangement, est reste sur place et a l'air preoccupe. Il fait les cent pas autour de la « main hut ». J'entends Bruce appeler Sophie au talky walky lui demandant de rentrer sur le site au plus vite.
C'est quelques minutes plus tard qu'on m'apprend que Wilson vient de se faire virer. Il doit quitter les lieux dans l'heure. Il demande grace d'une apres-midi ou nuit afin qu'il puisse contacter ses parents, qu'ils puissent lui envoyer de l'argent pour prendre un bus qui le ramenera. Mais Bruce refuse et insiste sur son depart imminent. Il accepte neanmoins de le deposer a Kisima en voiture.
Je suis bien evidemment choquee par ce manque de consideration, encore plus venant du responsable du site d'une communatue pronant la paix et l'harmonie, la gift economy et le respect des etres vivants.
J'avoue que Wilson n'etait pas le plus exemplaire des volontaires. Il n'a jamais arreter de fumer, il a bu. Est arrive bourre au diner, n'essayant pas d'etre discret a ce sujet. Mais c'etait le plus bosseur. Il peut creuser une tranchee de 3m de long en 20minutes. L'equipe de Sadhan a donc profiter de lui et son talent le plus longtemps possible mais a decider a une semaine de la fin de le virer et pour eviter tout esclandre, ils ont fait ca un samedi matin, avec moins de 5 personnes presentes. Degoutee par ce geste, on decide avec Billy de suivre Wilson et de quitter la communaute. Subissant les conditions de depart imposees pour Wilson, c'est a dire ne pas dire au revoir avec les personnes avec qui ont a partager 8 semaines dans des conditions uniques.

Decision prise, je m'empresse d'aller faire mon sac et pacter la tente. J'ai malheureusement epuise mon credit telephonique la veille et suis dans l'impossiblite de contacter qui que ce soit pour les prevenir de ce qui est en train de se passer.
En arrivant a Kisima je cours dans le premier magasin pour recharger et contacte Clancy pour qu'elle passe le mot et previenne Taylor (en couple avec Wilson).
Je laisse la trainee de poudre prendre feu et on va, avec Wilson et Billy au bar ! Biensur, petit pied de nez. On cloture ces 8 semaines a boire a leur sante.


Etant aigrie de partir precipitamment, j'avais, juste avant de monter dans le van, laisse un petit mot sur le tableau : Wilson s'est fait virer, on lui demande de partir dans l'instant. Degoutee, je prefere le suivre et quitter cette communaute hypocrite. Love, Cecilia

2 heures apres le depart de Bruce, apres donc 2 bonnes bieres, mon telephone sonne. Bruce vient de voir mon petit mot et me demande des explications. Etant legerement gaie, je me lache et lui deballe mon sentiment sur leur manque d'organisation d'abord, leur manque de respect culturel ensuite, et fini par lacher que meme l'equipe organisatrice ne suit pas leur regles.
La dessus il me demande si je parle de la fois ou des profs ont manges des œufs a Maralal. Je ris et dis que non. Apres reflexion, j'aurais du repondre que je parle de la fois ou apres une visite a l'hopital (pour dysentry, malaria et/ou problemes intestinaux), une des organisatrices (la secretaire particuliere d'Aviram) nous offre de payer (sur le compte de Sadhana) pour le dejeuner avec lequel on vient de se consoler a Maralal (repas non vegan, biensur).

A la fin de la conversation je demande si mon mot est toujours visible par les participants. Il me dit que non, mais qu il est possible qu'il soit lu et debattu pendant le diner. J'accepte.
Ca a ete une erreur. En effet. Apres son coup de fil, Bruce est alle demander a tous les organisateurs s'ils avaient consommes des produits prohibes et Sophie et Jon ont admis. Ils ont donc ete vires a leur tour. Sophie m'a appele le soir meme, m'annoncant le nouvelle. J'essaie de convaincre le cousin de Billy de nous emmener en ville qu'on puisse les voir mais en vain. On finit par s'accorder pour se voir le lendemain matin mais quand on arrive a leur hotel, ils sont deja parti. Je ne les reverrai pas.

On ne passera qu'une nuit sur Maralal, chez Edwin, le cousin avec Billy et Wilson. On partira le lendemain sur Nakuru ou Billy a une maison de famille.
C'est la semaine suivante qu'on retournera sur Nairobi et reverrons Taylor qui nous racontera l'hecatombe survenue apres ce fameux samedi.
Le depart de Wilson a engendre le depart de Billy et moi qui a engendre le depart de Sophie et Jon. Et leur depart a semer le desarroi. Apres ca, les participants sont partis comme des lapins. 4 le dimanche, 6 le lundi, puis 2 puis 4 encore.... Le lundi une chasse aux sorcieres a ete lancee. Bruce a demande a chacun d'etre vrai et integre et d'avouer toute consommation des produits prohibes. Levez-vous si vous avez fauter ! Seule une poignee est restee assise. Mais la encore une fois, l'hypocrisie a frappee. Les blancs ayant admis et devant etre mis a la porte ont deux jours pour se retourner...

Bref, cette experience m'a montrer les erreurs a ne pas faire dans ce genre d'experience et de communaute.
L'organisation, le respect, l'ecoute, l'ouverture.
Je suis biensur reconnaissante des enseignements suivis et ai beaucoup appris sur la cuisine vegetalienne. J'ai apprecie d'etre en terre samburu mais me sens decalee et ressens un mal-etre a imposer cet echange culturel a ces locaux encore si traditionnels.

Cette experience de 8 semaines en tente, a entendre les hyenes roder autour du camp chaque nuit, a vivre dehors (aucune construction avec des murs sur le site), partager et cuisiner pour 50 personnes, admirer des groupes de zebres, chevres et dromadaires vivant aux alentours (et les abeilles ayant fait leur ruche au dessus de ma tente) a ete bien evidemment unique et restera a jamais gravee dans ma memoire. Je suis neanmoins decue par moi-meme et par les autres. Moi, car je n'ai pas tenu ma sobriete et des autres car ils n'ont pas jouer le jeu de la communaute, les organisateurs eux par leur amateurisme, hyprocrisie et leur fermeture d'esprit.

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